Mode homme automne-hiver 2025 : entre tailleur, audace et pari…
Le Point
Les coulisses de la Fashion Week : de Sacai à Lanvin via une pause confidentielle chez Aldo Maria Camillo, voici le dernier opus de la saison…
Edson Pannier

Le final du défilé Sacai © DR
La semaine de la mode masculine s’achève avec un grand cru Sacai par Chitose Abe et le premier défilé (mixte) de Peter Copping pour Lanvin et la parenthèse Aldo Maria Camillo
L’évidence Sacai

L’homme Sacai de Chitose Abe. © HIROKAZU OHARA
Qui dit dernier jour de la Fashion Week, dit aussi Sacai, et une fois de plus, la talentueuse Chitose Abe a remporté le défi haut la main. Sa collection, cohérente de bout en bout, est une leçon de style et d’allure, où la créativité embrasse une réalité commerciale. On retrouve le jeu autour de la structure du vêtement – vestes, chemises, pantalons (parmi les plus réussis de la saison) –, des proportions parfaites, un sens aigu de la tendance (le gorpcore en force), des collaborations bien senties qui vont faire fureur dès qu’elles arriveront en magasin, avec Carhartt ou Ugg… Ici, le workwear et le tailoring se mélangent harmonieusement, et c’est là toute la richesse du vestiaire de Chitose Abe : l’endroit où l’élégance rencontre l’évidence. Le meilleur pour la fin ? Il suffit de demander à Pharrell Williams, fan de la première heure, venu comme toujours assister au défilé.
Le porté tailleur d’Aldo Maria Camillo

Dans le tourbillon de la Fashion Week, certains rendez-vous offrent une parenthèse agréable. C’est le cas de la présentation, ce dimanche, de la nouvelle collection d’Aldo Maria Camillo. Le tailleur italien, passé par Zegna, Valentino et Cerruti, déploie une maîtrise rare de la coupe et des matières, tout en assumant un style « effortless ». On y trouve le manteau noir parfait, en feutre, au tombé impeccable jusqu’aux chevilles, ainsi qu’un blouson en cuir juste comme il faut – une pièce pas si facile à dénicher dans le vaste choix du marché. Pour les plus audacieux, une veste en agneau rasé imprimée léopard ajoute une touche d’originalité. Son approche rend le sartorial accessible : la veste de smoking au look patiné, par exemple, pourrait convenir à un dress code black tie, tout en se portant en tandem avec un jean et des baskets à la ville. C’est là qu’on reconnaît le savoir-faire tailleur chez Aldo Maria Camillo : une compréhension aiguë des morphologies, qui fait que, quel que soit le gabarit, tout se tient. Et si cela paraît simple, détrompez-vous : c’est dans la construction même du vêtement, dans le bâti, que réside le secret de ce porté loose. Tout est calculé, rien n’est laissé au hasard.
Le défi Lanvin

Parmi les remaniements récents qui ont fait couler de l’encre dans le monde de la mode, il y a l’arrivée de Peter Copping chez Lanvin. Le créateur s’est vu confier la tâche ardue mais passionnante de redonner du lustre à la grande maison, qui, depuis le départ du regretté Alber Elbaz, peine à retrouver son dynamisme. Mais Peter Copping n’en est pas à son galop d’essai. Bras droit de Marc Jacobs chez Vuitton pendant 10 ans, il a ensuite été directeur artistique de Nina Ricci, puis d’Oscar de la Renta, à qui il a succédé à la tête de sa marque. Le voilà donc désormais aux commandes d’une maison au riche héritage, née en 1889. Et pour son premier défilé – homme et femme présenté en clôture de la Fashion Week masculine, manière astucieuse de s’extirper du lot, –, le Britannique a proposé une sage révision des fondamentaux de la marque. On y trouve pour la femme drapés et broderies, dans une intention de couture, chez l’homme tout est affaire de volume et de confort avec tout de même un pied dans la tendance fourrure en col, façon plastron sur un pull ou en manteau imprimé panthère. Affaire à suivre.