Marché actions : Après la pause, le rallye haussier redémarre

Rien ne semble arrêter l’ascension du marché actions. Il enchaîne les records depuis le début de cette année, avec une performance annuelle de près de 17% pour l’indice général Masi, après une progression de plus de 22% réalisée en 2024.
Le Masi20, lui, a même dépassé ce niveau, pour atteindre 17,7%. Voler au-dessus des 17.000 points, c’est ce qu’a accompli le marché, à date. La capitalisation boursière, elle, a repris son niveau d’avant, dépassant du coup les 900 milliards de dirhams.
Il a ainsi connu l’une des pires séances, le lundi 7 avril, date où les anticipations se sont révélées justes, Donald Trump ayant annoncé une série de mesures douanières à l’encontre des pays exportateurs vers les États-Unis. L’indice général du marché avait alors subi une forte correction de 5%. Lors de la semaine du 7 au 11 avril, il a chuté de près de 7%.
Il a même signé l’une des plus fortes baisses comparativement aux marchés financiers internationaux, face au CAC 40 par exemple, qui a reculé de 2,4%, du Nikkei qui s’est replié de 0,6% ou encore du FTSE qui a perdu 1,13%.
Prise de panique
C’est que la prise de panique quant à un ralentissement de l’économie mondiale s’est emparée des investisseurs, étant de plus en plus regardants sur le comportement des marchés à l’international. Cela dit, il ne s’agissait pas d’un mouvement de foule, de la part de tous les boursicoteurs sur le marché, quelle que soit leur taille.
L’agitation a en effet été le fait de particuliers principalement, qui, par excès d’inquiétude, ont préféré se désengager du marché actions, après avoir cumulé des plus-values latentes sur plusieurs mois. Rappelons que leur part dans les volumes transités est en augmentation continue, frôlant les 30%.
Cette attitude a représenté une aubaine pour les investisseurs institutionnels qui se sont repositionnés sur certaines valeurs, dont la valorisation est redevenue intéressante. Les gestionnaires des OPCVM actions et diversifiés notamment ont adopté le même comportement. Ce qui a permis au marché de se rééquilibrer ou même de reprendre de plus belle.
Car, faut-il le noter, le marché actions s’est repris dès la semaine suivante, enchaînant les hausses. Et rien ne présage un inversement de tendance, à moins qu’il n’y ait d’autres corrections techniques dues à des mouvements de prises de bénéfices essentiellement.
Fondamentaux solides
En effet, les fondamentaux de l’économie nationale sont solides avec une croissance économique prévue à 3,8% au 2e trimestre de cette année et une inflation de 2,2% atteinte au titre du premier trimestre.
Ceci s’est reflété sur la santé des sociétés cotées qui se portent on ne peut mieux, alimentée par une dynamique de croissance positive qui ne manque pas de se répercuter sur les cours, et cela pour plusieurs secteurs d’activité économiques, dont l’immobilier, le BTP, les banques, la santé, le transport, l’électricité…
Pour preuve, la croissance de la masse bénéficiaire au terme de l’exercice 2024 qui s’est accompagnée d’une hausse ininterrompue du Masi, jusqu’à atteindre une performance de 20% à fin mars.
Ce qui favorise davantage cette embellie, c’est bien la situation très confortable du Trésor, surtout avec le récent emprunt obligataire émis sur les marchés financiers internationaux de 2 milliards d’euros.
Ce qui a valu à l’argentier de l’État des séances sans aucune levée sur le marché interne. Au terme de la dernière, celle du 21 avril, il n’a eu recours au marché des adjudications que pour 200 MDH pour une demande de près de 3 milliards. D’ailleurs, il avait déjà estimé ses besoins pour le mois d’avril entre 2,5 et 3 milliards de dirhams.
Cette situation permet aux taux obligataires de continuer de traiter à des niveaux bas, allant de 2,18% pour l’échéance 26 semaines, par exemple, à 2,59% pour le 5 ans, pour arriver à 3,53% pour le 20 ans. Ce qui place ces rendements en bas d’échelle en matière d’attractivité comparativement au marché actions.
Politique monétaire
À ces éléments s’est rajoutée la politique accommodante de Bank Al-Maghrib, qui s’est déjà démarquée avec une baisse successive du taux directeur de 25 points de base. Cette décision favorise une orientation plus accentuée vers le marché actions. Les salles de marché anticipent une autre baisse allant de 25 à 50 points de base, d’ici la fin de cette année.
Ainsi, les conditions dans lesquelles évolue le marché boursier ne peuvent que lui donner un coup de boost supplémentaire et continu. Selon l’avis de plusieurs analystes, en l’absence de tout élément externe qui pourrait bouleverser complètement la donne, le marché actions ainsi que les produits qui y sont investis devraient représenter le meilleur placement, cette année, pour la deuxième fois consécutive.
Sociétés cotées : 14 sur 77 affichent des cours en baisse
Avec une hausse du marché de 17%, des valeurs se démarquent particulièrement. La valeur Stokvis Nord Afrique a réalisé une performance de 248% depuis le début de l’année, pour un cours de 57 DH, suivie par Fenie Brossette avec 154% à 179 DH et Sonasid avec 122% à 2.185 DH.
En revanche, les plus fortes baisses reviennent à la Société des Boissons du Maroc et CTM avec -15% chacune pour un cours de 2.005 DH et 930 DH respectivement, Eqdom avec -13,8% à 1.051 DH et BOA et Lesieur avec -6% à 193 DH et 282 DH.
En tout, ce sont seulement 14valeurs qui ont enregistré des contre-performances en 2025.