Lors de son investiture, Vladimir Poutine inscrit dans la durée la confrontation avec l’Occident
Le Monde
« Nous regardons vers l’avenir avec assurance », a lancé le président russe au moment d’entamer son cinquième mandat au Kremlin, lors d’une cérémonie à laquelle assistait l’ambassadeur de France.

Vladimir Poutine après sa cérémonie d’investiture à la présidence russe, au Kremlin, à Moscou, le 7 mai 2024.
« Ensemble, nous vaincrons. » En consacrant les premiers et les derniers mots de son discours d’investiture à la guerre, mardi 7 mai, Vladimir Poutine a résolument placé son nouveau mandat, le cinquième au Kremlin, sous le signe de la confrontation, non avec l’Ukraine, trop insignifiante pour être même mentionnée, mais avec un Occident dont la « politique d’agression » n’empêchera pas la Russie de devenir « encore plus forte ».
Réélu le 17 mars avec, officiellement, 87,28 % des voix, le dirigeant russe a salué, mardi, dès les premières secondes les « héros participant à l’opération militaire spéciale », dont certains étaient présents parmi les quelque 3 500 invités – membres de l’élite réunis sous les dorures du palais présidentiel, mais aussi ambassadeurs de pays étrangers, dont celui de la France. Tout aussi rapidement, il a mentionné « nos terres historiques qui ont défendu le droit de rejoindre leur patrie », en référence aux régions ukrainiennes annexées par la force, en mars 2014 et septembre 2022.
Quand bien même cette cérémonie à l’organisation millimétrée et fastueuse laisse peu de place à l’improvisation, certaines évolutions sont notables. Si M. Poutine mettait un point d’honneur, lors de ses premiers mandats, à mentionner le développement démocratique du pays et les droits des citoyens, la main sur la Constitution, ces termes ont disparu à partir de 2012, année marquée par la contestation massive de fraudes électorales supposées.
« Un devoir sacré »
Mardi, Vladimir Poutine a préféré évoquer comme priorité « la défense des intérêts et de la sécurité du peuple de Russie », voyant dans cette mission « un devoir sacré » – il a ensuite assisté à une messe au cours de laquelle le patriarche orthodoxe Kirill l’a appelé, avant de se reprendre, « Votre Majesté » (ou « Votre Grandeur », dans une traduction plus modeste). Fidèle à sa ligne consistant à garantir au peuple russe une forme de normalité au quotidien, le président n’a pas oublié de rappeler les projets de « développement » et la « qualité de la vie des familles ».