June 8, 2025

Humex, Actifed… Des médicaments anti-rhume bientôt interdits à la vente libre en pharmacie en France

Le Point

Une ordonnance sera obligatoire à partir de ce mercredi pour se voir délivrer huit médicaments anti-rhume considérés comme « dangereux ».

Juliette Vignaud

Les médicaments contre le rhume en vente libre tels que Actifed, Humex, Dolirhume vont être intedits à la vente libre en officine.

Les médicaments contre le rhume en vente libre tels que Actifed, Humex, Dolirhume vont être interdits à la vente libre en officine.

Ils étaient déjà déconseillés. Une dizaine de médicaments anti-rhume vont être désormais interdits à la vente libre en pharmacie. À partir de ce mercredi 11 décembre, huit produits ne seront accessibles que sur ordonnance, révèle Le Parisien. À l’approche de l’hiver, et de ses traditionnels virus, les autorités sanitaires veulent limiter l’exposition des patients aux risques rares mais graves associés à ces médicaments, appelés « vasoconstricteurs ».

« Au regard d’une part des très nombreuses contre-indications, précautions d’emploi et des effets indésirables connus de la pseudoéphédrine et d’autre part du caractère bénin du rhume », l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) considère que « la possibilité d’obtenir ces médicaments sans avis médical fait courir un risque trop important aux patients », selon un communiqué publié ce mardi. « Nous demandons aux médecins prescripteurs de bien évaluer la balance bénéfice/risque pour chaque patient avant de lui prescrire un de ces médicaments », a ajouté l’ANSM dont la décision d’interdiction était attendue.

Sont concernés Actifed Rhume, Actifed Rhume jour et nuit, Dolirhume paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume, Ibuprofène/Pseudoéphédrine, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine. Ces médicaments ont tous en commun de contenir la molécule pseudoéphédrine.

Effets secondaires rares mais graves

 Depuis plusieurs années, les autorités sanitaires se battent contre ce type de médicaments, pris par voie orale, et qui visent à décongestionner et désencombrer le nez, en raison de la présence de pseudoéphédrine. Cette molécule est effectivement responsable d’effets secondaires rares mais très graves, comme des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. 307 cas graves ont été recensés entre 2012 et 2018. « On ne risque pas un AVC pour un nez bouché, qui guérit spontanément en quelques jours », argue Alexandre de La Volpilière, directeur général adjoint de l’ANSM, dans les colonnes du Parisien.

L’année dernière déjà, l’agence avait fortement déconseillé la prise de ces traitements pour un simple rhume. Une décision qui avait entraîné une baisse des ventes avant qu’elles ne repartent de plus belle en septembre dernier. « Les mesures de réduction des risques que nous avons mises en place, telles que l’interdiction de la publicité auprès du grand public, l’information régulière sur les dangers liés aux vasoconstricteurs oraux, ainsi que la mise à disposition de documents pratiques pour les patients et les pharmaciens, n’ont pas suffisamment réduit la population exposée au risque de survenue d’effets indésirables rares mais graves », écrit l’agence, justifiant sa décision.