Le plus grand événement technologique d’Afrique, Gitex Africa, s’est déroulé à Marrakech, du 29 au 31 mai. Avec ses 1.500 exposants venus de plus de 130 pays, c’est décidément un événement incontournable qui rassemble les leaders éminents du monde numérique, de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Afrique. Pour le Royaume, il n’y a pas meilleure tribune pour exposer ses réalisations et faire part de ses ambitions dans le domaine de la technologie. L’une de ces ambitions est justement portée par la Stratégie Maroc digital 2030, élaborée par le gouvernement, et qui sera lancée dans les prochaines semaines.
Cette stratégie, souligne le Chef de l’Exécutif, «est le fruit d’une synergie et d’une collaboration intense entre les différents acteurs des secteurs public et privé». En annonçant la mise en œuvre, imminente, de cette stratégie, Aziz Akhannouch ne manque pas d’en énumérer les conditions de l’élaboration et, plus tard, de réussite. La concertation, l’échange, la collaboration et la synergie avec le secteur privé. Cette démarche est, pour ainsi dire, une signature de ce gouvernement.
Pour la réussite de ce chantier, différentes mesures ont été prises par le département chargé à la fois de la Transition numérique et de la réforme de l’Administration publique. L’objectif est de faire du Royaume un leader numérique, en accordant une priorité absolue au développement des compétences et talents numériques, considérés comme le moteur principal de la transformation numérique. C’est que pour le Chef du gouvernement, c’est une évidence. La transition numérique «n’est pas un luxe technologique, mais un levier essentiel pour la consolidation de la coopération entre les pays africains». Le Royaume a eu l’occasion de le confirmer, la transformation digitale «offre des solutions concrètes aux défis auxquels fait face le continent, promeut le développement durable et garantit un environnement favorisant le renforcement de l’intégration africaine».
L’ambition du Royaume ne s’arrête pas à ce niveau, la tenue de ce rendez-vous africain dans notre pays en atteste. «L’accueil de notre pays de ce rendez-vous technologique annuel incarne l’engagement du Royaume du Maroc en faveur de la croissance durable et inclusive du continent africain, dans le cadre de l’approche de coopération Sud-Sud», a souligné de son côté la ministre chargée de la Transition numérique, Ghita Mezzour. Une approche, selon elle, fondée sur la solidarité, la coopération et le service des intérêts communs, au profit du citoyen africain. Pour bien des pays en Afrique, le Maroc donne l’exemple. Surtout dans le secteur de l’externalisation des services, l’outsourcing, et le Digital Export. Dans ces deux domaines, le pays abrite des entreprises marocaines et internationales qui proposent des solutions de pointe en matière de développement des dernières technologies numériques au service du monde entier.
Partenariat gagnant-gagnant
Le Royaume a également progressé de 12 places dans ce domaine au niveau mondial, pour se classer 28e, et est devenu la deuxième meilleure destination d’externalisation des services en Afrique. Le chiffre d’affaires du secteur de l’externalisation des services est passé de 14,7 MMDH à 17,9 MMDH au cours des deux dernières années, soit une augmentation de 20%. Et ce, insiste la ministre, «grâce au talent de nos jeunes compétences, au soutien continu du gouvernement et à l’importance de l’infrastructure».
De plus, ajoute-t-elle, «plusieurs start-up marocaines opèrent dans divers domaines technologiques, tels que l’intelligence artificielle et la cybersécurité».
Et comme l’a précisé le chef du gouvernement, cette deuxième édition de Gitex Africa a été l’occasion pour la signature de plusieurs accords avec de nombreuses sociétés multinationales leaders, spécialisées dans les domaines des technologies de l’information, de la recherche et développement afin d’accélérer le chantier de la transition numérique et de consolider les capacités humaines locales.
Sur un autre volet, le Royaume envisage la digitalisation comme «un levier important pour le développement socioéconomique de notre pays et comme un moyen de répondre aux attentes des citoyens». C’est ainsi que l’équipe aux commandes a travaillé, durant la première moitié de son mandat, à améliorer la qualité des services publics numériques. Résultat : «Notre pays dispose de plus de 600 services publics numériques. Nous continuons à accélérer le rythme de la numérisation des services publics», soutient la ministre. Pour elle, cet événement est de loin d’abord l’occasion de partager l’expérience marocaine avec «nos frères et sœurs du continent africain», mais aussi de «bénéficier également des expériences remarquables des pays africains pionniers dans le numérique». C’est une plateforme exceptionnelle, confirme le chef de l’Exécutif, pour débattre des moyens à même de positionner l’Afrique en tant que producteur et consommateur de la technologie numérique. Aujourd’hui, dit-il, «la transition numérique représente un facteur incontournable de la coopération entre les pays africains, contribuant, en plus du développement technologique, à la croissance économique, sociale et politique en Afrique». Là est toute la quintessence de la politique africaine du Royaume : écodéveloppement et partenariat gagnant-gagnant.
Hub continental
Plateforme unique d’accélération pour les start-up et les PME innovantes à l’échelle internationale, Gitex Africa se veut également un hub au niveau d’un continent en pleine effervescence, favorisant les échanges sur les derniers développements de la Tech dans divers domaines, dont l’intelligence artificielle, la santé et la cybersécurité. L’édition 2024 a été marquée par l’organisation, en marge du Salon World Health Future, d’un événement consacré aux dernières innovations dans le domaine de la santé avec la participation des plus importantes start-up internationales spécialisées dans la santé numérique. Tout comme l’édition 2023, Gitex Africa 2024 témoigne, encore une fois, de la ferme volonté du Royaume de soutenir les écosystèmes de l’innovation technologique en forte évolution.