Finlande : des activistes écologistes aspergent de peinture rouge le Parlement
Des militants écologistes manifestaient le 25 septembre contre l’exploitation en Suède, par l’entreprise publique finlandaise Neova, de la tourbe, un combustible fossile très polluant. Plusieurs personnes ont été arrêtées.
À l’aide d’extincteur, dix manifestants membres d’Extinction Rebellion Finlande et de l’organisation suédoise Aterställ Vatmarker (“Rétablissez les zones humides”), ont aspergé de peinture rouge mercredi 25 septembre les colonnes de la façade du Parlement d’Helsinki, avant d’être finalement arrêtés par la police. “C’était une action militante pour dénoncer l’implication de l’État finlandais dans le secteur très polluant de l’exploitation de la tourbe en Suède”, rapporte la chaîne nationale finlandaise Yle.
Selon l’Helsinki Times, les militants manifestaient plus précisément contre Neova – anciennement Vapo –, une entreprise publique finlandaise qui exploite “environ 200 sites de production de la tourbe en Finlande, en Estonie et en Suède”.
“La Finlande a reçu plus de 400 millions d’euros de subventions pour stopper sa production de tourbe, mais elle envoie son entreprise Neova en Suède pour détruire la nature. Il faut que cela cesse !” a ainsi déclaré Lior Stefansson, porte-parole d’Aterställ Vatmarker.
Mais Neova a démenti ces allégations et affirmé au Helsingin Sanomat qu’aucune de ses productions n’avait été déplacée. “Dans les deux pays (Finlande et Suède), la production de la tourbe est en baisse depuis plusieurs années. En Suède, ce volume est très faible”, a rétorqué le porte-parole de l’entreprise finlandaise. Le groupe a également nié avoir reçu de l’aide du Fond pour une transition juste (FTJ), créé par l’Union européenne pour promouvoir la neutralité carbone de ses pays membres.
Présente sur près d’un tiers du territoire finlandais, la tourbe est un combustible fossile extrêmement polluant. “Sa combustion pour produire de l’électricité émet plus de CO2 que le charbon, tandis que son exploitation cause d’autres dégâts environnementaux”, note Yle, qui précise au passage que, même si sa production est en déclin, la Finlande reste à ce jour l’un des derniers pays à utiliser la tourbe comme source d’énergie significative.