June 8, 2025

Environnement : Eau, énergie… Le coût caché des chatbots

À chaque fois que l’on demande à ChatGPT de rédiger un texte, on consomme de l’électricité, mais aussi de l’eau. Le quotidien américain “The Washington Post” a essayé de calculer ce coût environnemental invisible.

The Washington Post
Le coût en eau et en électricité de GPT-4.

Le quotidien américain The Washington Post publie régulièrement des infographies. Celle-ci est extraite d’un article mis en ligne le 18 septembre pour lequel les journalistes se sont appuyés sur les travaux de Shaolei Ren, chercheur en ingénierie électrique à l’université de Californie à Riverside, pour calculer les coûts en eau et en électricité de ChatGPT-4 qui tournerait dans un centre de données moyen aux États-Unis. Le rapport 2023 de l’administration américaine de l’information sur l’énergie et les données de la National Environmental Education Foundation leur ont ensuite permis d’établir des comparaisons.

Cette infographie met en lumière l’important coût environnemental d’un chatbot comme ChatGPT, qu’utilisent environ 25 % des Américains depuis son lancement à la fin de 2022, selon le Pew Research Center.

Chaque “prompt”, ou instruction donnée à un chatbot, passe par un serveur qui exécute des milliers de calculs pour déterminer les meilleurs mots à employer dans la réponse. Non seulement les serveurs, réunis dans des data centers, ont besoin d’électricité pour fonctionner, mais en plus, en effectuant les calculs, ils chauffent. Afin de garantir le bon fonctionnement de tous ces équipements, il faut les refroidir. C’est là qu’intervient l’eau. Elle est utilisée pour transporter la chaleur produite dans les centres de données via des tours de refroidissement, et ainsi lui permettre de s’échapper du bâtiment. Un peu comme le corps humain sue pour évacuer la chaleur et rester frais.

Dans les régions souffrant d’un manque d’eau ou bénéficiant d’une électricité très bon marché, le refroidissement repose plutôt sur des équipements de type climatiseur, qui utilisent davantage d’électricité mais pas d’eau. Ainsi, les quantités de ces ressources nécessaires pour traiter une requête dépendent de l’endroit où sont situés les centres de données utilisés pour faire tourner les chatbots.

“Selon les défenseurs de l’environnement, même dans des conditions idéales, les centres de données comptent souvent parmi les plus gros consommateurs d’eau des villes où ils sont installés”, rapporte le média américain. Et ceux qui sont équipés de systèmes de refroidissement électriques suscitent également des inquiétudes puisqu’ils surchargent encore le réseau électrique.