June 9, 2025

En Afrique, le capital-risque est de plus en plus friand de la fintech, de l’IA et de la climate Tech (rapport)

En Afrique, le capital-risque est de plus en plus friand de la fintech, de l’IA et de la climate Tech (rapport)

(Agence Ecofin) – Le rapport souligne que le financement par la dette représente désormais une bonne alternative pour les jeunes pousses du continent, alors que les acteurs de l’industrie du capital-risque agissent avec circonspection dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques.

Les start-up africaines opérant dans les domaines des technologies financières (fintech), de l’intelligence artificielle (IA) et des technologies climatiques (climate Tech) ont accaparé 58% des transactions de capital-risque enregistrées sur le continent durant les neuf premiers mois de 2024, selon un rapport publié le 31 octobre dernier par l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA).

Intitulé « Venture Capital Activity in Africa Q3 2024 », le rapport précise que 32% de l’ensemble des start-up ayant levé des fonds auprès des firmes de capital-risque entre le 1er janvier et le 31 octobre de l’année en cours sont actifs dans le domaine de la fintech. Ces pépites de la tech, qui opèrent dans des segments allant des cryptomonnaies, aux paiements électroniques, en passant par les portefeuilles mobiles et les services bancaires numériques, ont capté collectivement 564 millions de dollars durant la période sous revue.

Les start-up d’intelligence artificielle et de la climate tech ont concentré 26 % du nombre total des transactions recensées durant les neuf premiers mois de 2024 (13% pour chacune des deux catégories), ce qui met en évidence la préférence marquée des investisseurs pour les secteurs qui allient durabilité, évolutivité et sophistication technologique.

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Le rapport indique d’autre part que les firmes de capital-risque ont, au total, injecté 1,2 milliard de dollars dans des start-up africaines durant les neuf premiers mois de 2024. Répartis sur 313 transactions, ces investissements représentent la plus faible performance de l’industrie du venture capital sur le continent depuis 2020.

Au cours des neuf premiers mois de 2023, les acteurs de cette industrie avaient investi 3 milliards de dollars répartis sur 405 deals en Afrique.

La baisse des flux de capital-risque enregistrée cette année est largement due au retrait des investisseurs internationaux, en particulier ceux originaires d’Amérique du Nord, du continent, dans un contexte marqué par de fortes incertitudes économiques, des tensions géopolitiques, une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés.

L’Afrique du Nord détrône l’Afrique de l’Ouest

La répartition des investissements par sous-région montre que l’Afrique du Nord a dépassé toutes les autres sous-régions du continent en matière de volume et de valeur. Après une performance mitigée au cours du premier semestre 2024, l’Afrique du Nord a enregistré plusieurs cycles de financement de grande valeur au troisième trimestre, ce qui a porté les fonds mobilisés par les start-up de la sous-région durant les neuf premiers mois de l’année en cours à 368 millions de dollars répartis sur 78 transactions.

Avec 196 millions de dollars et 75 transactions, l’Afrique de l’Est arrive en deuxième position. L’Afrique de l’Ouest, qui tenait habituellement la première marche du podium, a été ainsi reléguée au troisième rang, avec des levées de fonds de 185 millions de dollars et 73 transactions. Viennent ensuite l’Afrique australe (152 millions de dollars répartis sur 51 transactions) et l’Afrique centrale (6 millions de dollars répartis sur 7 transactions).

Les start-up actives dans plusieurs sous-régions africaines (multi-régions) ont, quant à elles, capté 326 millions de dollars répartis sur 29 transactions durant les neuf premiers mois de 2024.

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L’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque révèle par ailleurs que les start-up africaines ont récolté 755 millions de dollars sous forme de dettes entre le 1er janvier et le 31 octobre de l’année en cours contre 633 millions durant la même période de l’année écoulée.

La valeur médiane des transactions de financement par dette (venture debt) s’est établie à 9,5 millions de dollars cette année, contre 5 millions de dollars en 2023 et 5,8 millions de dollars en 2022. Cette tendance à la hausse reflète à la fois la demande croissante d’opérations d’emprunt plus importantes et la maturité croissante des start-up à la recherche de ce mode de financement non dilutif, qui s’affirme de plus en plus comme une alternative au financement en fonds propres dans un contexte marqué par un refroidissement persistant du marché du capital-risque.