Discours du Président Hassan Sentissi lors du Forum de la Chimie et Parachimie
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à féliciter la Fédération de la Chimie et de la Parachimie pour avoir choisi un thème aussi stratégique : l’économie circulaire et la gestion intelligente de l’eau. Ces enjeux ne sont pas seulement environnementaux, mais conditionnent également la compétitivité de nos entreprises exportatrices.
Le secteur de la chimie et de la parachimie, pilier des exportations marocaines, illustre parfaitement les défis et les opportunités qui nous attendent. C’est une industrie à forte valeur ajoutée, mais aussi énergivore, où l’adoption de pratiques durables peut transformer des contraintes en avantages compétitifs.
Nos partenaires, notamment européens, exigent de plus en plus des produits respectueux des normes environnementales et sociales. Cette nouvelle donne n’est pas une menace, mais une occasion de repenser nos modèles économiques pour gagner en compétitivité tout en préservant nos ressources.
La chimie et la parachimie jouent un rôle central dans notre balance commerciale. Ce secteur a le potentiel d’être une locomotive pour l’économie circulaire au Maroc. Recyclage, valorisation des déchets, efficacité hydrique : autant d’axes où cette industrie peut se démarquer, tout en réduisant son empreinte environnementale.
Mais pour atteindre ces objectifs, nous devons agir sur deux fronts : moderniser les processus industriels et garantir un accès compétitif à l’énergie.
L’énergie reste un poste clé pour nos entreprises exportatrices.
« La Confédération que j’ai l’honneur de présider, votre Confédération, a beaucoup travaillé sur le sujet et demeure disposée à mettre à votre disposition ses principales conclusions. »
Nous saluons les efforts des pouvoirs publics pour développer les énergies renouvelables, mais il est urgent d’élargir leur accès à toutes les zones industrielles. En parallèle, nous plaidons pour une décarbonation accélérée afin de contrer la taxation carbone européenne, qui menace directement notre compétitivité.
Ces actions ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une transition globale vers des modèles circulaires et durables, qui doivent devenir la norme, et non l’exception.
La Confédération Marocaine des Exportateurs propose des solutions pragmatiques pour accompagner cette transformation.
Nous appelons à la mise en place d’un fonds national dédié à l’économie circulaire et à l’efficacité hydrique.
Ce fonds financerait des projets innovants, de l’optimisation des processus industriels au recyclage des eaux usées.
En parallèle, il est essentiel de soutenir nos PME, qui manquent souvent de moyens pour se conformer aux standards internationaux. Cela passe par :
- Une certification nationale et internationale forte, comme un label « Made Sustainable in Morocco », pour valoriser nos produits sur les marchés internationaux ;
- Un accès simplifié aux technologies avancées ;
- Des formations adaptées aux défis de la durabilité.
L’économie circulaire commence par un changement de mentalité.
Nos entreprises doivent intégrer dès aujourd’hui les principes de durabilité dans leur ADN.
Nous proposons de créer, en complément des formations que nous prodiguons déjà à travers notre Académie, des programmes de formation en partenariat avec des universités et des instituts spécialisés, pour doter nos ressources humaines des compétences nécessaires.
La formation continue, renforcée par des centres de recherche appliquée, sera un levier incontournable pour concevoir des solutions innovantes et parfaitement adaptées à nos réalités. Nos talents sont là, prêts à agir. Il est impératif de leur fournir les outils et les connaissances nécessaires pour non seulement relever les défis de demain, mais aussi saisir les opportunités qui façonneront notre avenir.
Transformer nos zones industrielles en pôles d’excellence circulaire est une ambition réaliste sur laquelle il faut fédérer nos efforts. Ces plateformes permettraient aux entreprises de mutualiser leurs ressources, de valoriser leurs déchets et de réduire leurs coûts. C’est ainsi que nous pourrons conjuguer compétitivité économique et gestion durable des ressources.
La pression hydrique est un problème critique. Elle impacte autant l’agriculture que l’industrie. Il est impératif de généraliser des technologies comme le recyclage des eaux usées ou l’irrigation de précision. Ces pratiques, déjà adoptées par certaines entreprises, doivent devenir la norme pour répondre aux attentes des marchés internationaux.
La réussite de cette transition repose sur une mobilisation conjointe du secteur privé et des pouvoirs publics. Ensemble, nous pouvons créer un écosystème propice à l’innovation et au transfert de compétences pour positionner le Maroc comme un hub régional en matière de développement durable.
Mesdames et Messieurs,
Le Maroc est à un tournant.
L’économie mondiale se réinvente, et nos entreprises doivent anticiper ces changements. En misant sur des pratiques durables, nous pouvons transformer des défis en opportunités et ouvrir de nouveaux marchés.
La Confédération Marocaine des Exportateurs s’engage à accompagner cette transformation.
Notre ambition est claire : faire du Maroc un modèle de compétitivité durable, aligné sur les aspirations des générations futures.
Avec des initiatives comme celles de la Fédération de la Chimie et de la Parachimie, nous posons aujourd’hui les bases d’une économie marocaine résiliente et tournée vers l’avenir.
Je vous remercie et vous souhaite un excellent workshop.