Ces 4 femmes installées au cœur de l’économie mondiale
Ursula von der Leyen, Christine Lagarde, Ngozi Okonjo-Iweala et Kristalina Georgieva forment un quatuor unique et surpuissant.
Philippine Robert

Ursula von der Leyen, Ngozi Okonjo-Iweala, Christine Lagarde et Kristalina Georgieva.
Commission européenne : Ursula von der Leyen, la solitaire
L’Allemande, patronne de la troisième économie mondiale, est la première femme à avoir pris les rênes de la Commission européenne en 2019. Médecin de formation, mère de sept enfants, l’ex-ministre, âgée de 66 ans, goûte peu les mondanités et a tendance à la jouer solo. Elle s’est aménagé un studio à la Commission, dans lequel elle mène une vie spartiate. Les critiques ont beau pleuvoir sur sa conception verticalisée du pouvoir, elle a été élue trois fois d’affilée « femme la plus puissante du monde » par Forbes.
Organisation mondiale du commerce : Ngozi Okonjo-Iweala, son combat contre la corruption
Nommée directrice générale de l’OMC en 2021, elle est la première femme et la première Africaine à diriger cette institution, qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre pays. Spécialiste du financement mondial, économiste, la Nigériane, âgée de 70 ans, a été à deux reprises ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères de son pays ainsi que directrice générale de la Banque mondiale. Elle est réputée pour son combat contre la corruption de la vie publique.
Banque centrale européenne : Christine Lagarde, entre maîtrise et cordialité
À 69 ans, la Française, qui a pris en 2019 la tête de la BCE, préside aux destinées de la deuxième monnaie la plus utilisée dans le monde. C’est une « dure au travail, avec une bonne connaissance des dossiers », nous confiait un jour l’économiste Olivier Blanchard, qui a travaillé avec elle au FMI, lorsqu’elle était à la tête de cette institution. Pragmatisme et art du réseautage sont ses cartes maîtresses. Un subtil alliage de maîtrise et de cordialité qui a permis à celle qui s’est choisi la chouette comme emblème de souvent briser le plafond de verre (elle a été la première femme à la tête du plus grand cabinet d’avocats d’affaires américain, Baker McKenzie, ainsi qu’à Bercy) et de dompter un Conseil des gouverneurs polarisé entre les « faucons » et les « colombes ».
Fonds monétaire international : Kristalina Georgieva, brusque et chaleureuse
Cette Bulgare de 71 ans n’est pas la première directrice générale du FMI, organisme chargé d’assurer la stabilité financière mondiale et de fournir une assistance financière aux pays en difficulté. Christine Lagarde l’a été juste avant elle. Née de l’autre côté du rideau de fer, à Sofia, dans une famille modeste, cette économiste de formation entreprend d’abord une carrière universitaire avant de rejoindre la Banque mondiale, dont elle devient directrice générale en 2017, après un passage à la Commission européenne. Chaleureuse et accessible, elle a raconté dans Eva Magazine (publication bulgare) s’être fait un jour rabrouer par son assistante à la Banque mondiale car elle était devenue un peu trop brusque. Elle dit l’avoir écoutée et se ménager du temps libre afin d’être plus zen.