June 9, 2025

Agriculture : Une plateforme numérique en préparation pour contourner les intermédiaires

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Agriculture : Une plateforme numérique en préparation pour contourner les intermédiaires

Khadija KHETTOU

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Agriculture : Une plateforme numérique en préparation pour contourner les intermédiaires

Agriculture : Une plateforme numérique en préparation pour contourner les intermédiaires

Khadija KHETTOUlundi 24 mars 2025 – 21:00

Un responsable bien informé a confié à Hespress que « le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts travaille actuellement à la mise en place d’une plateforme ou d’une application numérique permettant aux producteurs agricoles de proposer directement leurs produits ». Il a précisé que « l’objectif est de limiter l’intervention excessive des intermédiaires » et de garantir aux consommateurs marocains un accès aux fruits et légumes à des prix raisonnables.

Selon la même source, « cette initiative s’inscrit dans une logique de vente directe visant à réduire l’écart dans la chaîne de valeur entre le producteur agricole et le consommateur marocain, un déséquilibre qui contribue à l’envolée des prix ». Il a insisté sur « la nécessité d’ouvrir de nouveaux canaux de commercialisation innovants afin de contrer l’hégémonie des courtiers et des spéculateurs », ajoutant que « les agriculteurs auront ainsi la possibilité de vendre directement leurs produits sur le marché ».

Le responsable a également souligné que « le gouvernement est conscient de la problématique liée aux intermédiaires et du débat qu’elle suscite. Toutefois, il est essentiel de structurer cette dynamique en mettant en place des alternatives novatrices et en modernisant les marchés selon des standards contemporains ». Il a en outre évoqué « la nécessité de développer des circuits de distribution alternatifs permettant de mieux encadrer l’activité des intermédiaires et d’identifier avec précision les marges bénéficiaires qu’ils perçoivent. En effet, un produit agricole, qu’il s’agisse de légumes ou de fruits, peut passer entre les mains de plusieurs spéculateurs avant d’atteindre le consommateur final ».

Face à cette situation, le gouvernement essuie de « vives critiques » en raison de « l’intervention excessive des courtiers dans la fixation des prix des produits agricoles ». L’opposition parlementaire l’accuse de « ne pas protéger le pouvoir d’achat des citoyens face à une poignée de spéculateurs rejetés aussi bien par l’opinion publique que par les institutions ». À cet égard, Ahmed Rahhou, président du Conseil de la Concurrence, a révélé que « 50 % du prix des produits vont directement dans les poches des courtiers ».

Néanmoins, lors de sa conférence de presse annuelle en février dernier, Rahhou a nuancé en affirmant que « l’élimination totale des intermédiaires et des spéculateurs sur les marchés est une illusion, compte tenu de leur rôle essentiel ». Il a insisté sur le fait que « la véritable solution réside dans la transparence et la régulation. Il s’agit de clarifier et d’encadrer la valeur ajoutée qu’ils perçoivent, ainsi que leur rémunération finale, afin de faciliter leur suivi et d’assurer un meilleur contrôle du marché ».