Invoquant des “risques pour la sécurité nationale”, le président Joe Biden a rejeté l’acquisition de l’aciériste américain US Steel par Nippon Steel. Cette décision a suscité une vive amertume du côté du Japon, où le Premier ministre a réclamé des explications. Nippon Steel va porter plainte contre le gouvernement américain devant une cour d’appel américaine.
“Nous n’allons pas renoncer à la réalisation de notre projet aux États-Unis. Nous n’en avons pas de raison, et les responsables d’US Steel sont d’accord avec moi”, a déclaré le président du fleuron de l’acier japonais Nippon Steel, Eiji Hashimoto, cité par la chaîne publique japonaise NHK. Le visage crispé, il a annoncé, lors d’une conférence de presse tenue le 7 janvier, que son groupe allait porter plainte contre le gouvernement Biden devant la justice américaine.
Quatre jours plus tôt, le 3 janvier, le président Joe Biden avait fait part de sa décision de bloquer le rachat du géant américain US Steel par le japonais Nippon Steel, au motif que l’opération “[menaçait] de porter atteinte à la sécurité nationale” des États-Unis.
Nippon Steel conteste le processus d’examen du rachat et son annulation, invoquant des vices de procédure et une utilisation par Biden de son influence à des fins politiques. Selon l’entreprise japonaise, Joe Biden se serait investi dans ce dossier dans le contexte de l’élection présidentielle de novembre 2024. L’opération s’est en effet retrouvée au cœur de la campagne, car elle touchait un bastion de l’aciérie, la Pennsylvanie, par ailleurs État stratégique sur le plan électoral.