Les fonds institutionnels européens promettent des financements XXL pour les PME africaines
Classe Export
Pierre Olivier ROUAUD
L’Union européenne et plusieurs institutions financières de développement, dont Proparco en France, veulent mobiliser jusqu’à 2 milliards d’euros en s’appuyant sur le fonds de garantie EFSD+ et l’instrument financier EDFI MSME Platform Plus
Une promesse marquante pour une mécanique complexe… Grâce à un dispositif européen, ces prochaines années, jusqu’à deux milliards d’euros devraient être mobilisés pour les jeunes entreprises, en Afrique principalement ainsi que dans les pays du voisinage oriental (Balkans, etc..) par le canal du secteur bancaire local soutenu.
C’est ce qui ressort d’un accord signé le 2 octobre dernier à Bruxelles par les acteurs du projet, l’Union européenne en tête via son fonds de garantie FEDD+. L’initiative associe les 15 principales institutions nationales de financement du développement (IFD) en Europe (par exemple Proparco pour la France ou la FMO pour les Pays-Bas) réunies dans l’association EDFI ainsi que leur fonds, à statut privé, EDFI Management Company.
Le projet s’inscrit dans le cadre du programme développé par la Team Europe et plusieurs États membres des 27, (dont la France via Proparco) dénommé Investing in Young Businesses in Africa (IYBA) L’accord du 2 octobre porte principalement sur le renforcement des moyens de la plateforme de garanties financières EDFI MSME créée en 2022 sous l’égide de l’association EDFI avec le soutien de Bruxelles. Désormais dénommé EDFI MSME Platform Plus, l’instrument est piloté par EDFI Management Company. Il bénéficiera d’une enveloppe de garantie de 255 millions d’euros contre 80 millions dans la version précédente. Cette contribution est accordée par le système de garantie de l’Union européenne appelé Fonds européen pour le développement durable Plus (FEDD+ ou EFSD+, selon l’acronyme anglais).
Ce mécanisme fonctionne selon un mode proche de celui de la MIGA de la Banque mondiale. Il s’agit d’un catalogue d’instruments de financement, principalement des garanties à destination des banques de développement et des IFD pour leurs actions en faveur du secteur privé, en bonne partie par le canal des banques locales ou des opérateurs de la microfinance.
A titre d’illustration dans ce cadre, l’IFD allemande DEG a ainsi accordé en avril dernier un premier financement de 25 millions de dollars garanti par le FEDD+ (via EDFI MSME Platform) à la banque kényane Co-op pour développer ses prêts aux TPE et PME dirigées par des femmes. Grâce au concours accru du FEDD+, EDFI MSME Platform Plus va permettre aux institutions financières nationales (comme Proparco en France) d’augmenter leurs engagements dans les pays cibles, sans dégrader leur propre profil de risque.
Par effet de levier, EDFI MSME Platform+ fournira « un soutien essentiel à la création d’emplois et à la croissance économique des micros, petites et moyennes entreprises, en particulier dans le secteur manufacturier, des chaînes d’approvisionnement et de l’agriculture en Afrique subsaharienne« , selon les promoteurs du programme. Celui-ci permettra, en particulier, à certaines petites banques locales d’accéder pour la première fois au financement des IFD.