June 8, 2025
Trois questions à Saloua Karkri Belkziz, Vice-Présidente de l’ASMEX et Présidente de la Commission Afrique

Trois questions à Saloua Karkri Belkziz, Vice-Présidente de l’ASMEX et Présidente de la Commission Afrique

 

Saloua Karkri Belkeziz :  « La ZLECAf offre une multitude d’opportunités à nos entreprises exportatrices »

Saloua Karkri Belkziz Vice-Présidente de l’ASMEX et Présidente de la Commission Afrique

En tant que Vice-Présidente de l’ASMEX et Présidente de sa Commission Afrique quelle lecture faites-vous du grand projet ZLECAf ?

       Saloua Karkri Belkeziz : Plusieurs raisons nous ont poussé à donner à cet accord une importance majeure dès le premier jour :

  • L’Afrique constitue pour nous un point d’ancrage culturel et l’espace où la prospérité peut réellement se partager au sein de relations dénuées de paternalisme et d’arrières pensées fruit d’une histoire peu glorieuse .
  • C’est le prolongement naturel de l’action diplomatique conduite de main de maître par S.M le Roi Mohamed VI que Dieu L’assiste sur le continent africain.
  • L’économie du Maroc pour assurer sa pérennité et son développement doit avoir le souci de la diversification des marchés.
  • Notre offre exportable au contact avec le marché africain et ses contraintes s’exprimera mieux et améliorera plus sa productivité.
  • Il ouvrira à nos entreprises exportatrices d’autres marchés avec des préférences tarifaires destinées aux entreprises africaines et les incitera à diversifier encore plus leurs production.
  • Ce n’est pas uniquement un accord commercial, il englobe aussi les investissements où nous sommes les seconds en Afrique et nous ambitionnons d’occuper la première place. La mobilité des hommes, les règles d’une saine concurrence, la protection de la propriété intellectuelle et le commerce électronique sont concernés. Les négociations avancent, ce n’est pas facile au vu du nombre des pays impliqués.
  • Il renforcera la compétitivité de nos produits sur les marchés africains au moment où nous sommes actuellement soumis à des droits de douane très élevés.
  • C’est aussi une occasion de renforcer les échanges intra-africains qui comparativement aux autres groupements mondiaux sont les plus faibles.

Comment se fera la mise en œuvre de la ZLECAf ?

L’Administration des Douanes et Impôts indirects vient de publier la circulaire d’application de l’accord, ce qui est une très bonne avancée pour saisir les opportunités de cet important accord continental. Aussi, l’Initiative du commerce guidée qui avait été lancée au départ dans 7 pays pilotes : Tanzanie, Rwanda, Cameroun, Iles Maurice, Égypte, Kenya et Ghana, devrait s’étendre en 2024 à 35 pays, dont le Maroc, et permettra l’accélération de la mise en œuvre de l’accord en ce qui concerne les échanges dans un cadre préférentiel.                                                Les objectifs de l’Initiative du commerce guidée sont :

  • Démontrer l’efficacité du cadre juridique de la ZLECAf,
  • Obtenir un retour d’information sur l’efficacité du système juridique et institutionnel à l’échelle nationale,
  • Tester l’état de préparation du secteur privé,
  • Identifier les interventions futures pour maximiser les bénéfices de la ZLECAf.

Le Maroc sera intégré, comme je viens de le rappeler à cette initiative cette année. Les entreprises pourront alors commencer à s’impliquer dans l’application des dispositions de l’accord ZLECAf, notamment sur le plan des échanges commerciaux avec un cadre préférentiel.

Qu’en est-il de l’opérationnalisation de la ZLECAf ?

Plusieurs instruments sont proposés par le Secrétariat de la ZLECAf, dont :

  • La création de sociétés de commerce de la ZLECAf qui serviront d’intermédiaires ou d’agrégateurs commerciaux pour les PME et les petits exploitants agricoles africains, dont l’objectif général sera le développement du commerce intra-africain en utilisant les instruments et les outils de la ZLECAf.
  • La création d’un Fonds d’ajustement pour répondre aux défis de l’impact négatif à court terme du processus de libéralisation sur les capacités fiscales des États parties.
  • La création du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS).
  • La création du portail Smart AfCFTA, une interface en ligne intégrée et gratuite. Il s’agit d’une gamme d’outils sélectionnés qui fournissent des informations spécifiques par pays, les produits, l’accès au marché et les opportunités commerciales en relation avec la ZLECAf.